Les nœuds autobloquants pour corde de rappel
Lorsque votre corde de rappel est en place dans la fourche de l’arbre, il ne vous reste plus qu’à vous suspendre à celle-ci pour vous déplacer dans le sujet pour travailler. Pour cela, vous pouvez utiliser l'une des plus vieilles techniques comptée parmi les plus utilisées : le nœud autobloquant.
Le prussik
Le prussik est le nœud le plus utilisé en élagage. Il permet de monter et de descendre en coulissant sur la corde de rappel à l'aide d'un mouvement de la main. Si on le lâche, il se stoppe le long de la corde de rappel et permet de travailler en élagage à l'aide de ses 2 mains sans se soucier de sa sécurité.
- Nœud autobloquant
- S’utilise sur corde de rappel mais aussi en blocage de mouflage ou encore en frein de tyrolienne
Ce nœud est adapté pour contre-assurer une descente en huit ou encore sur un demi-cabestan lors d’une opération d’aide au blessé dans un arbre.
Remarques :
- Il se réalise avec un anneau de corde ou un prusik à deux épissures de diamètre inférieur à celui de la corde de rappel ou de la longe.
- Nœud très facile à réaliser.
- Bloque dans ses deux sens de mouvement.
- Il peut être adapté aux droitiers et aux gauchers.
- Il se serre fort avec le poids de la charge.
- Important ! Défaire le nœud après chaque utilisation pour pouvoir vérifier l’état de la corde.
- Force à la rupture 65%
À noter : Écrit souvent « Prussik » il tient son nom de K. Prusik, alpiniste autrichien.
Schwabisch ou Prusik asymétrique
Le nœud de Prussik asymétrique est un nœud d'attelage à friction directionnelle souvent utilisé par les arboristes. On l'utilise pour attacher un mousqueton à une corde, permettant ainsi à un grimpeur de monter ou de descendre.
Il se réalise avec une corde pour nœud autobloquant avec un diamètre inférieur à celui de la corde de rappel. Le but est de réaliser 3 tours en haut puis un tour en bas. Ce nœud offre une bonne souplesse de glissement mais a tendance à s’user assez rapidement.
Attention : Bien respecter le sens de réalisation du nœud, 3 tours en haut un tour en bas.
Nœud de blake
Le nœud de Blake est un nœud de friction couramment utilisé par les arboriculteurs et les grimpeurs d'arbres comme un nœud ascendant. Contrairement à d'autres nœuds d'escalade communs, qui utilisent souvent une boucle de corde, le nœud de Blake est formé en utilisant le bout d'une corde. Bien que ce soit un nœud stable, il doit être renforcé avec un nœud d'arrêt (non représenté dans l'animation), comme un nœud en Huit, pour la sécurité. Il est utilisé à la fois pour remonter et pour descendre, et est préféré par de nombreux arboriculteurs par rapport aux autres nœuds, car il est moins sujet à la liaison.
Ce nœud peut se réaliser sur une corde de rappel mais aussi sur un système de mouflage. Le nœud peut être réalisé sur une corde de diamètre inférieur. Il est assez complexe à réaliser et il ne convient pas aux débutants. C’est un nœud qui ne coince pas contrairement aux prusiks. Le grimpeur est suspendu à un brin de la corde anti-fusion.
Le machard
Le Machard est un nœud sur corde tendue autobloquant. Immobile sous tension et mobile lorsqu'il est détendu. Il peut être utilisé avec un mousqueton. Il ne faut pas hésiter à mettre plus de mou entre le mousqueton et la corde. Il est très utile pour les rappels et il ne se coince pas après une chute. Nœud à connaître et à utiliser pour s'auto-assurer, il s'agit d'un des meilleurs nœuds pour se backer lors d'un rappel. Il bloque fidèlement, et se desserre raisonnablement.
Comme tous les machards, il a un temps de réponse plus long lors de sa remise en tension.
Astuce : bloquer légèrement le nœud avec la poignée lors de la mise en tension. Allier ce nœud avec une petite poulie pour le remonter.
Remarques :
- Son étalement sur la corde permet une bonne prise en main
- Bonne remontée
Machard français
Le nœud autobloquant français unidirectionnel est appelé également Machard français, il a été créé par Serge Machard dans les années 60. À ne pas confondre avec le nœud français bidirectionnel. Il peut être utilisé pour du mouflage, remontée sur corde fixe... Rappelons que le mouflage est la technique permettant d'évacuer, à l'aide d'une corde de secours, un équipier bloqué ou pour soulever une branche. On peut bien entendu s'en servir pour du rappel, mais attention, il devient difficile à défaire sur corde mouillée.
Souvent fait avec un anneau de corde, il s’effectue sur une corde de rappel ou encore sur une tyrolienne ou un mouflage.
C’est certainement le noeud machard qui est le moins utilisé en élagage sur corde de rappel en Europe.
Remarque :
- Facile à faire
Déclinaison : Machard tressé
- S’utilise sur corde de rappel
- Nœud fluide
- Serrer avec la paume de la main
Valdotain tressé
Le nœud Valdotain tressé est un nœud d'attelage à friction directionnelle souvent utilisé par les arboristes. On l'utilise pour attacher un mousqueton à une corde, permettant ainsi à un grimpeur de monter ou de descendre.
- Il se réalise avec une élingue de corde à deux épissures et de préférence de même diamètre que celui de la corde de rappel.
- Temps de réponse long. Il faut souvent le bloquer à l’aide de la main pour le rendre plus efficace.
- Peut se remonter facilement avec une poulie.
- Nœud étiré et encombrant
Distel
Le nœud Distel est un nœud d'attelage à friction directionnelle, le plus souvent utilisé par les arboristes. On l'utilise pour attacher un mousqueton à une corde, permettant ainsi à un grimpeur de monter ou de descendre mais également de se déplacer.
- Souvent réalisé à partir d’une drisse à double épissure
- Nœud relativement complexe
- 3 tours en haut et 1 en bas
Knut
Le nœud de Knut n’est pas le plus utilisé en élagage car il est complexe à réaliser. Pour qu’il soit réellement pratique, il faudra disposer d’une corde pour nœud de plus de 1m de long avec deux épissures.
- C’est le nombre de tours faits avant le nouage qui va améliorer la friction.
- Peut servir pour tyrolienne et mouflage.
Knut avec poulie pour remonter le nœud
Voici un exemple de montage d’une poulie sur un nœud valdotain tressé permettant de remonter le nœud facilement.
Conclusion :
Les nœuds autobloquants sont les outils traditionnels de l’élagueur. Il en existe de nombreuses variantes pour des usages différents.
Les nœuds doivent être appris en formation et toujours réalisés avec le plus grand soin.
La caractéristique première d’un nœud autobloquant est d’être « vivant » :
=> Un même nœud bloque et glisse différemment selon la situation et sa réalisation.
=> Un même nœud bloque et glisse différemment selon les cordages utilisés.